Des fibres d’amiante peuvent être présentes dans l’eau potable. Quel risque leur ingestion représente-t-elle pour la santé ? L’Anses a épluché la littérature scientifique sur le sujet. Conclusion, impossible de démontrer un « lien causal entre l’ingestion d’amiante et la survenue de ces cancers », mais des signaux qui empêchent d’exclure le risque.
4% du réseau public français de distribution d’eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) en France est encore constitué d’amiante-ciment, précise l’Anses dans un communiqué. La plupart des recherches sur les dangers de l’amiante se concentrent sur l’air. Pour mieux appréhender le risque pour la santé en cas d’ingestion de fibres d’amiante, elle a rassemblé les études et connaissances* sur le sujet et dressé un état des lieux.
Pas assez de preuves, mais des signaux
Conclusion, « la plupart des études existantes sont anciennes ou comportent des limites méthodologiques ne permettant pas de démontrer le lien causal entre l’ingestion d’amiante et la survenue de ces cancers », expliquent les experts du groupe de travail.
Cependant, les chercheurs soulignent l’existence de signaux « suggérant la possibilité d’une association entre l’ingestion d’amiante et trois cancers digestifs spécifiques, notamment les cancers de l’œsophage, de l’estomac et du côlon ».
Surveiller l’état des canalisations en amiante ciment
Pour prévenir les risques, l’Anses conseille donc de réaliser « des campagnes ciblées pour détecter la présence d’éventuelles fibres d’amiante dans les EDCH susceptibles d’en contenir. ». Elle préconise aussi de suivre « l’état des canalisations en amiante-ciment, pour assurer la réhabilitation ou le remplacement des canalisations en cas de dégradation ».
* Elle s’est basée, entre autres, sur 17 études examinant l’ingestion d’amiante en population générale, 19 étudiant l’ingestion d’amiante chez l’animal et 41 examinant l’exposition professionnelle à l’amiante.